
En Novembre 2014, nous avons commencé à effectuer la troisième phase de notre recensement des singes Magot dans le Parc National de Talessemtane, au sud de Chaouen. Les résultats de l’ensemble de l’étude permettront d’éclairer les décisions officielles quant à la gestion future du singe Magot dans la région.
Dans les deux premières phases de notre étude, nous avons identifié deux populations principales : la première se trouve dans la forêt de Bouhachem. La deuxième se trouve dans le massif calcaire qui commence à Tétouan et continue vers TalemBot. Nous avons maintenant besoin de découvrir si cette dernière population est connectée à une éventuelle autre population saine dont le principal fief est le Parc National de Talessemtane et le secteur au sud de Bab Taza.
L’équipe de terrain de BMAC a maintenant examiné la majeure partie de la région de Tanger-Tétouan afin de localiser les groupes de singes Magot et déterminer leurs conditions de vie. Les informations récoltées vont permettre de développer une carte SIG de groupes de macaques. Quand l’étude sera terminée, nous aurons une image très précise de l’endroit où les macaques de Barbarie vivent et nous pourrons voir à quel point la population peut être fragmentée. Cette étude de la région est longue et minutieuse mais elle est importante car elle va nous permettre de comprendre combien il reste de groupes viables, et déterminer les procédures que nous devront mettre en place pour assurer leur survie. Cela nous permettra de planifier nos ressources et nos financements, et de travailler avec les responsables marocains, pour mettre en place le meilleur plan de conservation possible pour les singes Magot de la région.
Les buts de la 3ème phase du recensement des singes Magot dans le nord du Maroc sont :
- Localiser les groupes de singes Magots et estimer les populations dans cette région (deux phases sont achevées).
- Déterminer s’il y a une population d’espèces, non fragmentée, qui habite les montagnes de Tétouan à Talessemtane.
À cause de la difficulté topographique de la région de Talassemtane, les méthodes habituelles d’investigation ne sont pas appropriées pour enquêter sur les singes Magot.
En 2010, nous avons travaillé avec des bergers de Bouhachem, en intégrant leur savoir écologique local sur les singes, avec nos propres observations. Cette méthode a l’avantage supplémentaire d’inclure des habitants locaux dans la recherche et de les impliquer dans notre travail de conservation. Si nous apercevons des macaques, nous faisons en sorte de déterminer le nombre de groupes, leur composition et les données de localisation. Nous utilisions aussi des indices de comptage comme les fèces, l’extraction de mousses et les glands mâchés pour avoir une image globale de la répartition des macaques sur le territoire. Dans les deux premières phases de notre enquête à Bouhachem et à Talembot, les habitants locaux ont commencé à comprendre que le singe Magot est unique en Afrique du nord et ils ont, dans certains cas, changé la façon dont ils se comportent envers lui.